Plus nous vieillissons, plus notre endurance décline. C’est une fatalité qui n’échappe à personne, en tout cas pour l’instant. Elle s’explique notamment par une défaillance progressive de nos vaisseaux sanguins et plus particulièrement de leur capacité à délivrer les nutriments indispensables au bon fonctionnement des tissus musculaires. Heureusement, d’immenses progrès ont été effectués ces dernières années pour comprendre les différents ressorts de ce déclin et pour diminuer au maximum son ampleur. Une équipe de chercheurs vient même de trouver le moyen d’inverser cette perte de capacité grâce à un composé qui favorise la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins.
Avant de concevoir cette expérience brillante, les auteurs de l’étude ont noté les deux points suivants :
Après ça, ils se sont posé plusieurs questions.
Comment savoir si la baisse des taux de sirtuines dans les vaisseaux sanguins est responsable d’une baisse de l’endurance ?
Pour répondre à cette question, les chercheurs ont désactivé le gène SIRT1 - celui qui encode la sirtuine des mammifères - chez de jeunes souris âgées de 6 mois. Les souris privées de ce gène possèdent donc en théorie une activité très réduite des sirtuines au niveau de leurs vaisseaux sanguins. Deux mois après cette intervention, les chercheurs ont remarqué chez elles une réduction de la densité capillaire par rapport à des souris normales du même âge. Ils ont également observé qu’elles couvraient une distance deux fois plus courte à la course.
Que se passerait-il si l’on augmentait les taux de sirtuines chez des souris vieillissantes ? Cela améliorerait-il leur endurance ?
Puisqu’une diminution de l’activité des sirtuines entraîne une baisse de l’endurance, peut-on imaginer qu’une augmentation de l’activité des sirtuines entraîne à l’inverse une hausse de la densité capillaire ainsi qu’une amélioration de l’endurance ? Pour le vérifier, les chercheurs se sont confrontés à un nouveau casse-tête : comment augmenter les taux de sirtuines dans les vaisseaux sanguins ? La littérature scientifique montre qu’une supplémentation en NAD n’est pas le choix le plus adapté car la molécule n’est pas assimilée telle quelle par l’organisme. Les auteurs ont donc fait appel à une molécule qui, non seulement passe la barrière intestinale avec succès, mais qui, en plus, se transforme en NAD dans l’organisme : on appelle cela un précurseur. Le précurseur le plus direct du NAD est le NMN (nicotinamide mononucléotide) et c’est exactement le composé utilisé par les auteurs dans l’étude.
Pendant 2 mois, ils ont traité les sujets avec du NMN et à l’issue de l’expérience, ils ont observé que leur densité capillaire paraissait aussi riche que leurs homologues plus jeunes. Au niveau de l’endurance, ils ont enregistré une amélioration des performances allant de 56 à 80 % par rapport à des sujets du même âge. Des effets similaires ont été ensuite observés chez des souris âgées de 32 mois, ce qui correspond à un âge de 80 ans chez les humains ! Ces observations ont suscité l’enthousiasme des chercheurs qui ont immédiatement mesuré l’opportunité de restaurer le tissu musculaire au cours du vieillissement chez l’homme. Une telle intervention pourrait aider à préserver jeunesse et vitalité mais aussi à lutter contre la fragilité qui conduit à des chutes, de l’ostéoporose et des situations invalidantes. « Il y a tout un tas de réciprocité entre le muscle et l’os, affirme l’un des auteurs Leonard Guarente. La perte de masse musculaire peut conduire à une perte osseuse. »
Il existe trois voies différentes pour produire de la NAD dans le corps humain. Ces voies font intervenir différents précurseurs qui peuvent servir à booster les taux de NAD dans les cellules.
Des études montrent que la NAD est dégradée dans le petit intestin par les cellules épithéliales de l’intestin (8). Elle est transformée en NMN par plusieurs enzymes intestinales puis en divers métabolites comme la NR et la NAM. Ce sont ces métabolites qui traversent la barrière intestinale et gagnent l’ensemble des cellules de l’organisme où ils seront à nouveau transformés en NAD.
Une supplémentation en NAD (ou NADH) est donc loin d'être inutile, mais on lui préfère généralement une supplémentation plus directe en NMN, en NR ou en NAM. On évite ainsi plusieurs étapes de dégradation et de reconversion susccessives. Les suppléments de NAD restent cependant très attractifs en raison de leur prix nettement plus bas que ceux de ses précurseurs.
Pour assurer la synthèse de novo de la NAD, l’organisme a besoin de tryptophane dont les meilleures sources sont le riz complet, la viande, les produits laitiers, les œufs, les protéines de soja, les arachides, les légumineuses et les noix. On trouve ensuite de la nicotinamide riboside (NR) dans le lait (9), mais les meilleures sources de précurseurs du NAD sont les produits bruts crus (végétaux ou animaux). Le système digestif de l’homme, bien aidé par sa flore intestinale, dégrade le NAD issu des autres organismes en différents composés qui pourront être utiles pour reformer de la NAD via la « voie de sauvetage » (10).
La NA (niacine) est un précurseur reconnu de la NAD mais elle provoque régulièrement de petites bouffées congestives (vasodilatation) au visage et au cou (11) en début de supplémentation. Quant à la NAM (nicotinamide), si on n'a aucun doute sur sa capacité à se transformer en NAD, elle pourrait moduler la hausse de l’activité des sirtuines (12). On leur préfère donc les 2 formes suivantes :
Ces composés sont tous des formes de vitamine B3, un élément essentiel pour l’ensemble des cellules du corps humain et dont les manques, fréquents, se manifestent par des fourmillements, une perte d’appétit, de la fatigue et des fluctuations de l’humeur.
Les auteurs de l’étude mentionnée dans cet article ont découvert que l’exercice physique stimulait également la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins et boostait la masse musculaire. Cependant, lorsque les chercheurs ont désactivé le gène SIRT1 dans les cellules endothéliales des sujets, et qu’ils les ont soumis à un entraînement de course pendant 4 semaines, ils ont remarqué que les exercices ne conduisaient pas aux mêmes gains musculaires qu’en temps normal. D’autres études avaient précédemment mis en évidence ce lien entre l’activité physique et l’augmentation des taux de NAD (14), tout comme la restriction calorique (CR) (15), deux interventions associées à la longévité. Il semble en revanche qu’une alimentation riche en graisses (16-17) accélère au contraire leur déclin à long terme…
Les points essentiels de l’article
Saura-t-on un jour inverser le processus du vieillissement ? Tout le monde pourra-t-il vraiment en profiter ? Une chose est sûre : l'étude marque un tournant dans cette quête passionnante de l'immortalité et montre que les limites de l'espérance de vie peuvent certainement encore être repoussées. A condition de prendre rapidement conscience des nouveaux obstacles qui en obstruent la voie : l'industrialisation sans fin de notre alimentation et la généralisation du stress chronique.
L’étude principale de l’article
Abhirup Das, George X. Huang, Michael S. Bonkowski, Alban Longchamp, Catherine Li, Michael B. Schultz, Lynn-Jee Kim, Brenna Osborne, Sanket Joshi, Yuancheng Lu, Jose Humberto Treviño-Villarreal, Myung-Jin Kang, Tzong-tyng Hung, Brendan Lee, Eric O. Williams, Masaki Igarashi, James R. Mitchell, Lindsay E. Wu, Nigel Turner, Zolt Arany, Leonard Guarente, David A. Sinclair. Impairment of an Endothelial NAD -H 2 S Signaling Network Is a Reversible Cause of Vascular Aging. Cell, 2018; 173 (1): 74 DOI: 10.1016/j.cell.2018.02.008
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Toutes ces recherches sont effectivement passionnantes et prometteuses.
Parmi les produits existants, nous vous conseillons notamment notre complément « Nicotinamide Mononucleotide », le précurseur le plus direct du nicotinamide adénine dinucléotide (NAD). Comme vous avez pu le lire dans l'article, cette co-enzyme est très importante pour l'organisme. Or sa production décline avec les années, d'où l'idée de la rebooster afin de lutter contre le processus du vieillissement.
N'hésitez pas également à faire un tour dans notre rubrique « Anti-âge » pour découvrir l'étendue de notre gamme sur le sujet.
À très vite sur SuperSmart,
La Rédaction